Voyage d’une ombre noire est né d’une quête d’origine et de renaissance. Déconstruire la mémoire du passé pour se reconnaître, pour se reconstruire dans le présent et dans un devenir.
Les fresques représentent « le retour sur ses pas » : une femme, un face-à-face avec son ombre, l’acceptation d’une identité qui a basculée au regard de l’autre , une identité figée dans l’ombre, une honte sans cesse confrontée à l’ignorance du racisme. Chaque œuvre marque une étape de ce retour libérateur, ouvrant la voie à la reconstruction par des couleurs vives symboles d’humanité.
Cette exposition est également dédiée à l’histoire de Saartijie Baartman dont le corps fut réduit à un spectacle, à une ombre de l’humanité, victime du racisme et de la violence coloniale.
Saartjie Baartman poursuivait l’espoir d’être reconnue au regard du monde comme une dame « une artiste ». Devant le tribunal qui fut appelé à la défendre elle a refusé d’accepter de reconnaître la maltraitance qu’elle subissait en étant exposée comme un animal dans les freaks shows. Saartjie Baartman est décédée à l’âge de 25 ans, dans conditions inhumaines.
Regard d’une femme femme racisée qui se lit dans la complexité du monde. Derrière les couleurs, le sourire qu’elle offre, souvent un sentiment de bascule de honte et de colère pèse comme un fardeau face à l’incompréhension d’une société qui aujourd’hui n’est toujours pas prête à accueillir
sa différence marquée au fer rouge par l’histoire.
Évita est une artiste française née à Paris.
Issue d’un métissage de cultures très différentes ; Afro-descendante d’origine Danoise et Ghanéenne, Joëlle Évita, grandira auprès de sa mère et d’un beau-père Martiniquais. suite à la recomposition de sa famille,
Ses véritables origines ghanéennes révélées tardivement à l’âge adulte, déclencheront chez Joëlle, un désir de quête identitaire symbolisée par la réappropriation de son histoire, à travers un voyage initiatique qui se révèle par la peinture, la sculpture, l’écriture et le désir de connaissance de soi et du monde.
Évita est à la fois artiste plasticienne diplômée en dessin peinture par l’école d’Art d’Uccle, également auteure et animatrice interculturelle formée par le CBAI et le « Théâtre de la parole du Rouge-Cloître à Auderghem ».
A partir de sa quête personnelle et individuelle profondément humaniste, le fil rouge de son travail la positionne comme passeuse d’histoire qui traite de différents
thèmes ; La différence, la transmission transgénérationnelle – l’imaginaire – l’origine – l’altérité – l’universel – la trace.
Évita tisse son histoire par la parole de la mémoire ; la mémoire de notre Grande Histoire universelle, à travers des personnages qui viennent se refléter dans la trame de sa vie.
Elle met en lumière des scènes mémorielles, un journal de vie, un chemin qui se révèlent par des représentations de scènes et de personnages qui se reflètent par des formes explicites, symboliques, signifiantes, et engagées.
Ses représentations, par superpositions, par traits, aplats sur toile, sur papier ou par la sculpture émergent d’un monde imaginé pour recréer un univers où la poétique du rêve et de la vie vient prendre toute sa place.